Consignes
Remplis le document en t’aidant des textes et musiques ci-dessous.
Bonnes découvertes !
I) Rappels
1. La naissance du jazz (début du XXème siècle)
Le jazz est le mélange des cultures africaines et européennes aux Etats-Unis.
Il né à la Nouvelle-Orléans au début du XXème siècle.
A cette époque, l’esclavage n’existe plus. Cependant, le racisme est encore bien présent, notamment dans le sud des Etats-Unis où la ségrégation raciale règne.
Les personnes sont donc divisées selon leur couleur de peau et n’ont pas les mêmes droits.
Pour donner un exemple de ces inégalités, le premier enregistrement de jazz sera fait en 1917 mais par un groupe de musiciens blancs : The Original Dixieland jazz band. Alors que l’on sait très bien que le jazz est né au sein de la communauté afro-américaine.
Ecoute un extrait de ce groupe :
Au début, le jazz est joué par de petits ensembles.
Les codes que l’on connaît aujourd’hui ne sont pas encore nés. C’est pour l’instant une musique COLLECTIVE, dansante et enjouée.
Ecoute : Dipper mouth blues, King Oliver creole jazz band
2. Les années 1920 et 1930
Les musiciens de jazz de la Nouvelle-Orléans vont migrer vers les villes du nord où la ségrégation raciale n’existe pas pour essayer de vivre de leur musique.
Puis, nous avons appris en classe que Louis Armstrong allait transformer le jazz en art SOLISTE en structurant davantage les improvisations.
Ecoute : Sugar Foot Stomp, Fletchet Henderson avec Louis Armstrong.
Il faut savoir que les Etats-Unis vivent une période particulière entre les années 1920 et 1933 qui s’appelle la PROHIBITION. Il s’agit d’interdire la fabrication, l’importation ou la vente de l’alcool dans le pays.
Des bars clandestins naissent et vendent en cachette l’alcool aux consommateurs.
Ce sont dans ces fameux bars que le jazz s’est développé progressivement, secrètement, durant de folles nuits New-Yorkaises…
Durant les années 1920, le jazz se codifie et les ensembles deviennent de plus en plus nombreux pour aboutir à une nouvelle période du jazz : l’air des BIG BANDS.
Le jazz des années 1930 va mettre en avant les grands orchestres que l’on appelle des BIG BANDS. Ce sont les années « SWING ».
Les big bands sont des orchestres de jazz comprenant entre 10 et 20 musiciens qui vont faire danser les américains.
Au vu du nombre de musiciens, la musique de ces orchestres va être en grande partie ÉCRITE (sinon, ça serait le bazar…).
C’est donc une période qui va valoriser les talents de grands COMPOSITEURS et ARRANGEURS qui vont écrire pour ces big bands et qui vont marquer l’histoire du jazz.
QUELLE EST LE DIFFERENCE ENTRE LES DEUX ?
C’est la même musique mais jouée par des effectifs instruments totalement différents.
Cette semaine, tu as dû remplir un calendrier musical te présentant ces grands chefs d’orchestre, compositeurs et arrangeurs de cette époque.
Exemple : Sing sing sing, Benny Goodman
II) Evolution (1940/1950)
Le jazz connait donc une période que l’on appelle SWING où les grands orchestres qu’on appelle BIG BANDS se développent dans tout le pays.
Malheureusement, ces grands orchestres qui font DANSER l’Amérique entière disparaîtront peu à peu avec l’arrivée d’un événement qui va toucher l’ensemble de la planète : la SECONDE GUERRE MONDIALE (1939-1945).
Cet événement changera profondément le jazz et nous allons essayer de comprendre POURQUOI.
1. Le contexte historique : la seconde guerre mondiale (1939/1945)
Pour faire TRÈS court… Un homme politique allemand dénommé Adolf Hitler développe une conception RACISTE du monde, en particulier contre les personnes de RELIGION JUIVE. Il décide d’éliminer tous les juifs en EUROPE : 6 millions de personnes mourront simplement pour avoir été juif…
ET LE JAZZ DANS TOUT ÇA ?
Les américains décident d’aider les pays d’Europe qui luttent contre la politique de Hitler.
Des milliers d’américains, noirs et blancs, s’engagent dans l’armée, y compris de jeunes musiciens.
Pendant la guerre, la musique sera une échappatoire pour les soldats américains : le jazz leur rappellera leur pays et les aidera à leur remémorer de bons moments, à garder le moral face à toutes les atrocités qu’ils voient.
QUELLE CONSEQUENCE SUR LA MUSIQUE ?
Toute l’économie est dédiée à la guerre. Il n’y a plus d’argent pour financer les big bands. Ils vont peu à peu disparaître au profit de nouvelles expérimentations musicales.
2. Conséquence musicale : le déclin des big bands et la naissance du bebop (1940/1950)
Une fois la guerre terminée, les soldats américains rentrent chez eux.
Les afro-américains qui se sont engagés dans l’armée américaine pensent enfin trouver une égalité entre les noirs et les blancs. Mais non… Tout est comme avant.
Les noirs américains sont partis combattre le racisme en Europe mais ils le retrouvent dans leur propre pays…
La montée pour les droits civiques (c’est à dire les actions réclamant l’égalité entre les noirs et les blancs) prendra de plus en plus d’ampleur.
Le jazz va refléter ces changements.
Il n’y a plus d’argent aux Etats-Unis pour financer les grands orchestres car toute l’économie est dédiée à la guerre.
Les big bands sont de moins en moins nombreux. De plus, les musiciens de jazz sont parfois un peu lacés de jouer tous les soirs la même chose. Ils vont donc se retrouver après les concerts pour développer le jazz lors de longues nuits d’improvisations.
De plus en plus de petites formations vont apparaître. Les musiciens restés aux Etats-Unis continuent de jouer pendant la guerre, faisant de nouvelles expériences musicales, transformant le jazz de manière révolutionnaire.
Le jazz prendra un nouveau souffle non pas à Chicago ou New-York mais à Kansas city...
Deux musiciens : Charlie PARKER et Dizzy GILLESPIE tenteront de nouvelles expériences musicales et donneront naissance à un nouveau style de jazz que l’on appellera : LE BEBOP.
Les américains étaient habitués à entendre les orchestres de swing.
Parker et Gillespie apportent du nouveau…
Ecoute : Koko, Charlie Parker
QUELLES SONT LES PRINCIPALES DIFFERENCES PAR RAPPORT AUX BIG BANDS ?
Cette musique est plus dure à écouter pour des non musiciens. Pour l’apprécier, il faut être un minimum connaisseur et faire partie du monde du jazz.
C’est là une transformation RADICALE… Le jazz, musique populaire et accessible à tous se voit devenir beaucoup plus COMPLEXE et DIFFICLE à écouter.
Le bebop ne fait pas danser les américains et ces derniers vont s’éloigner du jazz qui va devenir une musique un peu plus élitiste (=qui favorise les musiciens de jazz et pas les non connaisseurs par conséquent, pas le grand public qui écoute d’habitude les orchestres de SWING).
D’ailleurs, il y a même parfois des pancartes qui affichent « NE PAS DANSER ».
Les salles sont plus petites, il ne s’agit plus de faire danser les américains dans les grands cabarets.
III) Vers d’autres horizons (1950/1960)
1. Le contexte historique
Après la seconde guerre mondiale, le jazz va se diviser en différents mouvements. Le bebop en est un premier exemple.
L’ambiance furieuse du bebop est en partie le reflet d’une volonté de changement, notamment chez les musiciens noirs qui ne supportent plus les discriminations et qui souhaitent acquérir les mêmes droits que les blancs. C’est ce qu’on appelle :
LE MOUVEMENT DES DROITS CIVIQUES
Ce sont toutes les manifestations, protestations qui vont être mises en place pour obtenir l’égalité pour TOUS les citoyens, peu importe leurs origines.
Les mentalités changent. De nombreux musiciens, blancs et noirs, lutteront contre le racisme. Dans les années 1950, les barrières commencent à tomber mais rien n’est encore acquis.
Dans ce contexte, de nombreux musiciens vont chercher de nouvelles sonorités et pousser le jazz dans ses retranchements. Nous ne pourrons pas voir toutes ces expériences car nous pourrions passer une année scolaire dessus.
Je vous propose aujourd’hui d’en découvrir deux et c’est avec ces dernières que nous marquerons un point final sur nos péripéties musicales.
2. Les évolutions musicales
a. Le jazz west coast
Nous partons vers l’ouest des Etats-Unis où s’est développé un style de jazz qu’on appelle aujourd’hui “JAZZ WEST COAST” qui signifie littéralement “JAZZ DE LA CÔTE OUEST”.
Nous partons donc à Hollywood et Los Angeles sous le soleil de Californie.
Le jazz west coast est très différent du bebop.
Pour faire très simple, le jazz west coast est caractérisé par :
- Une sonorité instrumentale douce et feutrée
- Les morceaux sont davantage construits que ceux du bebop
- L’ambiance est moins furieuse et revendicative que le bebop, au contraire, elle dégage une certaine douceur.
Le jazz west coast peut être très lent
Pour cette première écoute, ferme les yeux et tu entendras la MER…
Il peut être également un peu plus dynamqiue. Exemple avec un des titres les plus connus du jazz west coast : “Take Five” de Dave Brubeck… Ecoute le :
b. Le free jazz
Littéralement, le free jazz signifie “jazz libre“. Il est apparu dans les années 1960.
Par libre, on entend ici ABSENCE DE RÈGLES.
Te souviens-du des codes appris en classe ?
Et bien, c’est le moment de TOUT OUBLIER.
- Il n’y a plus de structure :
- Il n’y a plus de grille qui montre aux musiciens quelles notes jouer :
Le free jazz est essentiellement est fondé sur l’IMPROVISATION COLLECTIVE.
Les musiciens n’ayant plus de partitions, ils doivent s’écouter le plus possible et jouer en fonction de ce que les autres font.
Exemple n°1 : Free jazz, Ornette Coleman
Exemple n°2 : Miles Davis et son quintette
Miles Davis est un trompettiste aussi connu que Louis Armstrong dont nous n’avons pas beaucoup parlé mais il est important de retenir son nom.
IV) Epilogue
Le jazz connait progressivement un déclin. Il était la musique PHARE des américains dans les années 1930 mais les diverses expérimentations ainsi que les événements historiques ont fait du jazz une musique moins accessible pour le grand public.
Pour donner un exemple :
- Dans les années 1930 : la vente des disques de jazz représentait 70% des recettes (c’est à dire que sur 100 disques vendus, 70 étaient du jazz).
- Dans les années 1970, il représente moins de 3% des ventes… (donc sur 100 disques vendus, moins de 3 étaient du jazz).
Dans les années 1960, la jeunesse se tournera vers un TOUT NOUVEAU STYLE MUSICAL… LE ROCK ! Mettant un terme à la période de gloire du jazz.
V) Bonus : le quizz
Si tu as terminé, réécoute bien les différents styles de jazz étudiés ici :
- Le jazz des débuts dit de la “Nouvelle-Orléans” => collectif, banjo, quelques improvisations.
- Le jazz des big bands => disparition du banjo, jazz plus structuré, walking bass, grand orchestre.
- Le bebop => tempo rapide, beaucoup de notes qui s’enchainent très rapidement, petit effectif instrumental.
- Le jazz west coast => ambiance douce, sonorités feutrées, tempo souvent lent.
- Le free jazz => absence de règles, impression de “chaos”.
Puis, écoute les musiques ci dessous et identifie s’il s’agit d’un jazz style “Nouvelle-Orléans”, d’un big band, d’un bebop, d’un jazz west coast ou d’un free jazz !
- Ecoute n°1
- Ecoute n°2
- Ecoute n°3
- Ecoute n°4
- Ecoute n°5